UN TREK DANS LE TASSILI N’AJJER, AU SUD DE L’ALGÉRIE

Le désert du Tassili n’Ajjer, situé au cœur de l’Algérie, est une merveille naturelle façonnée par le temps et les éléments. Étendue sauvage et mystique, cette région désertique est un véritable témoignage de l’histoire géologique et culturelle de l’Afrique du Nord. trek dans le Tassili n’Ajjer

Un trek dans le Tassili n’Ajjer est une expérience inoubliable. Parcourir à pied ce lieu magique est un voyage hors du commun et hors du temps.

UN TREK DAN LE TASSILI N’AJJER D’UN NIVEAU MODÉRÉ

En petit groupe de 4 personnes nous sommes partis à pied depuis Djanet, petite oasis située au sud-est du Sahara algérien, pour une semaine de trek dans ce désert somptueux du Tassili n’Ajjer qui se distingue par ses paysages lunaires, ses dunes de sable majestueuses et ses formations rocheuses sculptées par le vent au fil des millénaires. Les canyons profonds, les arches naturelles et les plateaux escarpés offrent un spectacle unique, témoignant de l’érosion constante et de la puissance tranquille de la nature.

Accompagnés de quelques dromadaires et d’une équipe de touarègues Tamasheq pour gérer la logistique et nous guider dans cette immensité, nous avons marché 15 à 25 kilomètres par jour, soit plus d’une centaine de kilomètres en 7 jours, pour rejoindre le canyon d’Essendilène.

Le terrain était plutôt facile, sans grandes difficultés ni gros dénivelés. Le choix de porter des sandales de marche avec chaussettes, au lieu de chaussures fermées, était visiblement la bonne option. Aucune ampoule ni mal aux pieds, un vrai bonheur ! Merci à ce guide marocain qui m’avait conseillé ce choix.

Une bonne condition physique est cependant nécessaire pour effectuer ce trek dans le Tassili N’Ajjer car il faut être capable de marcher entre 4 et 6h par jour à un bon rythme.

QUELLE PÉRIODE POUR UN TREK DANS LE TASSILI N’AJJER ?

L’hiver est la période idéale pour parcourir le désert du Sahara. Les températures sont clémentes en journée et idéales pour marcher de longues heures. Elles varient généralement entre 17 et 25°C et peuvent être fraîches, voir froides, la nuit, atteignant facilement les 0°C, car nous sommes en altitude !

Durant ce trek dans le Tassili n’Ajjer, effectué fin janvier, les températures étaient plutôt fraîches en journée, tout comme les nuits, mais sous un bon duvet adapté aux températures négatives, c’est tout à fait supportable même en dormant à la belle étoile.

Mieux vaut vérifier la météo avant son départ, cela permet de prévoir dans son sac de quoi affronter de telles températures et ainsi éviter d’avoir froid. Lors de la marche on n’a pas vraiment froid mais un vent glacial peut parfois souffler. Aussi, il vaut mieux porter des vêtements adaptés (t-shirt technique à manche longue et coupe-vent) pour se protéger.

DES PAYSAGES A COUPER LE SOUFFLE
ET DES VESTIGES D’UNE VIE DATANT DU NÉOLITHILIQUE

Durant ce trek dans le Tassili n’Ajjer nous avons traversé une grande variété de paysages d’une incroyable beauté et parfois même assez étonnants.  Passant tantôt par des panoramas lunaires composés d’immenses falaises de basalte et de grès dont les roches noires déposées à leurs pieds sont enveloppées par le sable ocre, donnant au paysage de sublimes contrastes.

D’immenses couloirs rocheux, appelés forêts de pierres, laissent libre cours à l’imagination de chacun d’y voir de nombreuses formes animales. Un vrai jeu pour petits et grands ! Les paysages les plus impressionnants sont les canyons. Leurs immenses parois rocheuses donnent l’impression de toucher le ciel, tellement elles sont hautes. On se demande bien comment elles ont été formées il y a plus de 4 millions d’année…

Ici, on se sent ridiculement petit face à cette nature gigantesque !

Au détour de ces paysages pierreux, on peut voir de nombreux tumulus. Ces tombeaux préislamiques en forme de cercle recouverts d’un monticule de pierres, sont placés dans des enclos pour les protéger. Ils datent de l’époque néolithique où le désert était recouvert d’une végétation verdoyante.

On découvre aussi, à même le sol, des « tamesguidas ou mossalas ». Ce sont les étonnantes mosquées du désert. Ces zones de prière très simples, inventées par les musulmans du Sahara, sont symboliquement représentées par une enceinte en pierre dans laquelle un « mihrab » (habituellement niche creusée dans le mur d’une mosquée pour indiquer la direction de La Mecque vers où se tournent les musulmans pour prier) est également matérialisé par un petit tas de pierres. On imagine facilement les hommes bleus pratiquer leur rituel religieux dans ces endroits-là.

A d’autres moments, ce sont de vastes plaines sableuses qui s’étendent à perte de vue, où poussent allègrement herbes à chameau et acacias. On peut facilement imaginer l’époque où le Sahara avait une longue saison de pluie et ou cet endroit était une savane.

Et puis on croise, ici et là, ces fameuses barcanes, ces grandes dunes de sables mobiles en forme de croissant allongé, balayées par le vent, qui nous rappellent que nous sommes bien dans le désert du Sahara. Elles donnent l’envie irrésistible de les descendre à toute allure.

Enfin, il y a aussi les fameuses Gueltas, ces trous d’eau enchâssés dans des gorges qui récupèrent les eaux de ruissèlement. Certaines peuvent atteindre jusqu’à 4 mètres de profondeur. Ces bassins situés au creux des canyons sont protégés de l’évaporation et permettent de faire boire les dromadaires.

Au-delà de sa beauté naturelle, le Tassili n’Ajjer abrite également un trésor culturel inestimable. Les parois rocheuses de ce désert sont ornées de milliers de gravures et de peintures rupestres, témoignant de la présence humaine depuis des millénaires. Ces œuvres d’art préhistoriques, datant de l’ère néolithique, dépeignent la vie quotidienne, la faune locale et les rituels mystiques des anciennes populations qui ont jadis appelé cette terre inhospitalière leur foyer.

Les tribus nomades qui parcourent encore aujourd’hui ces vastes étendues perpétuent des traditions anciennes, vivant en harmonie avec un environnement aussi impitoyable que fascinant. Le Tassili n’Ajjer est également le refuge d’une biodiversité étonnante, adaptée à la rigueur du désert. Des espèces de plantes et d’animaux rares, résilientes et bien adaptées à des conditions extrêmes, prospèrent dans cet écosystème unique.

LES TOUAREGS, MAÎTRES DU CAMPEMENT ET DU TEMPS…

On aperçoit parfois une caravane de dromadaires portant le ravitaillement et le bivouac du soir pour les trekkeurs affamés et fatigués par leur journée de marche. Accompagnés par leurs chameliers, ils arpentent ensemble des kilomètres. Leurs pas guident les nôtres dans le sable et nous rassurent sur l’itinéraire à emprunter.

Nous progressons ici dans un milieu hostile où il est impératif d’être accompagné par les Touaregs. Ils connaissent parfaitement les moindres sentiers de ces vastes paysages et savent comment gérer le campement pour notre meilleur confort.  Nous avons par ailleurs beaucoup apprécié leur discrétion et leur dévouement.

Le soir, c’est autour d’un feu alimenté par du bois mort trouvé sur place qu’ils préparent la fameuse taghella, une galette de semoule cuite dans le sable. C’est la base de leur alimentation. Celle-ci est accompagnée d’un ragout de légumes parfois agrémentée d’un peu de viande. En attendant que celle-ci cuise, le rituel des 3 thés (prononcé « ataï » en tamasheq), se met en place. Il est important dans la culture nomade, signe d’hospitalité à leurs invités. On est conviés par trois fois d’en déguster un verre, afin d’en apprécier les différentes saveurs. Les Touaregs disent que le premier thé est acre comme la vie, le deuxième est doux comme l’amour et le dernier est suave comme la mort.

Ici, on déconnecte totalement de notre vie moderne. On est en osmose avec la nature en permanence, au rythme du lever et du coucher du soleil. Le temps n’a plus d’importance. On lâche prise et on profite de l’instant présent pour apprécier toute cette nature et le silence qui s’offre à nous. C’est une chose rare et précieuse que seul le désert peut offrir.

La nuit, le désert du Tassili n’Ajjer se transforme en un théâtre céleste, offrant un spectacle d’étoiles scintillantes sans pareil. Loin de toute pollution lumineuse, le ciel nocturne révèle sa splendeur infinie, créant une atmosphère magique et contemplative.

Vous l’aurez compris, faire un trek dans le Tassili n’Ajjer, c’est plonger dans un monde intemporel où le temps semble s’écouler différemment. C’est une expérience qui transcende le voyage physique pour devenir une exploration de l’histoire de la Terre, de la culture humaine et de la grandeur de la nature.

Dans ce coin isolé de l’Algérie, le désert du Tassili n’Ajjer continue de défier l’imagination et d’inspirer l’admiration de ceux qui ont la chance de le découvrir.

Pour vivre cette incroyable expérience, réservez vos dates ici !