Voyage solidaire : comment apporter son aide
dans les villages visités ?

Lors de leur voyage solidaire la plupart des voyageurs qui séjournent dans des villages d’accueil en zones rurales où tout manque, se posent régulièrement la question sur la façon dont ils peuvent aider la population locale. Désireux d’apporter leur contribution, ils ne savent souvent pas comment faire ou quoi apporter dans leur valise pour donner aux habitants. Quelques éléments de réponses dans cet article.

Voyage solidaire : le don aux populations locales

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Ce qui est souvent difficilement supportable pour les personnes voyageant dans les pays en développement c’est pour un grand nombre, la misère autour d’eux. Elle se manifeste par des habitations délabrées ou avec peu de confort, pas d’accès à l’eau potable, pas d’électricité, le manque d’infrastructures (école, dispensaire, maternité,…) et surtout par la malnutrition.
Alors, motivés de bonnes intentions, les voyageurs sont prêts à donner tout et n’importe quoi pour aider à améliorer les conditions de vie des habitants qu’ils rencontrent. Mais est-il opportun de donner tout ce que l’on veut ? voyage solidaire aider villages.

La nourriture

Voyage solidaire

Voir des personnes qui ne mangent pas à leur faim et qui souffrent de malnutrition est probablement ce qu’il y a de plus choquant.

Les villageois cultivent leurs propres céréales et légumes et élèvent des animaux qui leurs fourniront la viande, les œufs et le lait. Ils vendront leur production sur les marchés pour se faire un peu d’argent ou les troqueront contre d’autres denrées. Certes, ce n’est parfois pas suffisant pour nourrir toute une famille durant une année complète, surtout si les conditions climatiques s’en mêlent. Il n’est pour autant pas conseillé d’apporter de la nourriture dans ses bagages pour en faire don. Les populations locales se nourrissent de produits locaux très différents de ceux consommés dans les pays développés, où la nourriture est très industrialisée. D’autre part, elle n’est pas forcément à leur goût, ni très nutritive.

La meilleure façon d’aider et à plus grande échelle, est plutôt de donner de l’argent pour aider à financer des projets intégrés, défendant la sécurité et la souveraineté alimentaire. Contribuer à rendre la population autonome en matière d’alimentation, est le plus beau cadeau que l’on puisse lui faire.

Si toutefois il est difficile de résister à apporter son aide quand on vie en immersion dans un village, il est bien sûr tout à fait possible, ponctuellement, d’acheter quelques produits frais au marché local pour en faire bénéficier les habitants. Attention cependant d’être équanime et de ne pas faire de jaloux.

Acheter des produits locaux du commerce équitable dans son quartier, est aussi une solution pour que les producteurs locaux puissent vivre convenablement de leur travail.

Rien n’empêche néanmoins d’apporter aux villageois, en remerciement de leur hospitalité, une spécialité de sa région à leur faire découvrir. Il s’agit là d’un geste de sympathie, et non d’un acte humanitaire, qui sera bien mieux accueilli par vos hôtes.

Les médicaments

Médicaments

Bien que l’accès aux soins et aux médicaments est loin d’être le même partout, il est formellement interdit d’emmener des médicaments à l’étranger pour en faire don. Seule est autorisée votre pharmacie personnelle.

Pendant le séjour, ou au départ, il est très déconseillé de laisser ses médicaments à n’importe qui. Nos médicaments ne sont pas forcément adaptés à la situation et peuvent également représenter un danger dans le cas d’une automédication (les notices n’étant pas écrites dans la langue locale). Par ailleurs, cela donne l’occasion d’alimenter un marché parallèle.

Il est cependant possible de laisser les médicaments non utilisés dans le dispensaire du village d’accueil, s’il y en a un, ou bien dans celui le plus proche.  Toutefois, le personnel soignant doit être suffisamment qualifié pour pouvoir les prescrire sans danger à la population. Il en va de même pour le petit matériel médical (ciseaux, pansements, compresses, stéthoscope,…).

Les vêtements

Don de vêtements et de lunettes

Un des gestes les plus ancré dans les comportements est de vider son armoire des vêtements que l’on ne porte plus pour les donner. Cela peut-être utile pour ranger ses placards mais ne soulage pas forcément la misère de ceux à qui on les destine.

Il faut savoir que la plupart des vêtements de marque et de qualité finiront par être vendus pour une somme dérisoire et se retrouveront sur les marchés locaux. Ceux de mauvaises qualité ou déjà bien usés serviront peu de temps. Dans les deux cas, il n’auront pas un grand intérêt pour ceux à qui ils sont donnés.

Mieux vaut faire travailler les tailleurs locaux et offrir des vêtements traditionnels neufs qui entretiendront la diversité vestimentaires plutôt que d’apporter des vêtements qui l’uniformiseront.
Les vieux vêtements seront plus utiles à des associations caritatives de son quartier.

Il est toujours possible d’apporter quelques vêtements pour enfants qui seront bien plus utiles. Les petits derniers des familles souvent composées de nombreux enfants, héritent des vêtements portés par leurs aînés. Lorsqu’ils arrivent à eux, ils sont la plupart du temps en très mauvais état. Leur donner des vêtements en bon état leur apporte une grande joie !

Et les lunettes

Les lunettes ne représentent pas de danger particulier. Néanmoins si elles proviennent d’une collecte, il sera préférable d’étiqueter sur celles-ci le type de correction qu’elles apportent.
Avant toute distribution, il vaudra mieux se renseigner sur les problèmes de vue rencontrer par les personnes. L’âge peut-être déjà un bon indicateur. A partir de la quarantaine, la presbytie touche une grande partie de la population quel que soit le pays.

Voyage solidaire : qu’est-il utile d’apporter dans les villages ?

voyage solidaire

Vous pouvez emmener votre joie, votre bonne humeur et votre envie de partager et d’échanger qui sont les principes du tourisme solidaire. N’oubliez pas que les dons individuels favorisent la mendicité et provoquent la jalousie. Et les objets laissés ne correspondent pas forcément aux besoins prioritaires. En séjournant dans le village d’accueil, vous créez de l’activité économique et vous participez au mieux-vivre de ses habitants.

Toutefois, certains villages nécessitent un apport en vêtements pour les enfants et matériel scolaire (stylo, cahier, crayon de couleur…). Bien souvent on peut acheter ce matériel sur place. Cela évite de surcharger sa valise et de payer un supplément bagage. Le matériel doit être confié au guide qui le remettra lui-même au chef du village ou au maître d’école. Se sont eux qui se chargeront de les distribuer aux familles les plus nécessiteuses.

Il est possible aussi de donner de son temps, en aidant à l’élaboration d’un projet porté par la communauté ou en partageant un savoir-faire (jardinage, permaculture, danse, photo, bricolage, coiffure, …). Il y a toujours des curieux qui ont envie d’apprendre de nouvelles techniques ou cultures.

Proposer un nettoyage du village, avec l’accord préalable du chef de village, est une bonne initiative. Non seulement vous montrerez l’exemple mais aussi, c’est une bonne occasion de sensibiliser les villageois à la protection de l’environnement. Les mères de famille sont sensibles à l’avenir de leurs enfants et prennent très au sérieux les conseils qu’on leur donne. Elles veillent particulièrement à ce que leurs enfants les appliquent.

Voyage solidaire : que faire en matière de développement local
dans les pays en développement ?

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Le tourisme solidaire 

Les revenus du tourisme ont pour objectifs de permettre de nombreuses actions de développement dans les villages d’accueil. En effet, généralement les associations de tourisme solidaire reversent entre 3 et 8% du prix total de chaque séjour à une association locale, une coopérative, une ONG ou encore un groupement de villageois, pour financer des projets de développement locaux proposés par les communautés.
Ces effets positifs valorisent la gestion du projet par les villageois qui sont en prise directe avec les voyageurs et qui doivent construire l’échange et la relation dans une dimension collective et communautaire.

Les revenus des séjours ont aussi un effet sur les autres activités économiques locales nationales (location véhicules, hôtels, restaurants, visites, excursions, artisanat…).

Comment continuer à apporter son soutien aux villages
après un voyage solidaire ?

Voyage solidaire

S’engager pour un monde plus responsable

Voyager autrement, de manière plus responsable, en privilégiant les échanges et la rencontre et en contribuant au développement des communautés d’accueil, démontre une ouverture aux questions des rapports Nord/Sud, aux notions de commerce équitable et de développement durable.

Le tourisme solidaire ne constitue pas une fin en soi. Il peut également susciter des actions complémentaires de solidarité, et ainsi permettre à des voyageurs, sensibles à ces questions, de poursuivre leur engagement au-delà de leur séjour dans un village d’accueil.

Les anciens voyageurs sont invités à privilégier un engagement dans des actions de promotion des villages d’accueil et de leurs séjours du voyagiste avec lequel ils sont partis, en participant à leurs manifestations auxquelles le voyagiste participe (stands, salons, conférences, forum voyageurs…) ou en communiquant sur les réseaux sociaux.

Envie de faire l’expérience d’un voyage solidaire ? Toutes nos destinations sont ici

Info complète sur la question du don sur Ritimo